Romain Mesnil : « Le moment de casser des barrières psychologiques »

Romain Mesnil, le vice-champion du Monde du saut à la perche 2007 et 2009, ne participera pas au deuxième tour des Interclubs ce week-end avec l’AC Paris-Joinville. Le Bordelais coaché par Georges Martin n’est en effet pas encore complètement remis d’une blessure au mollet apparue lors d’un stage à Monaco fin avril. Il devrait pouvoir reprendre véritablement le chemin de l’entraînement en début de semaine prochaine. Mais il ne s’inquiète pas outre mesure, comptant sur son expérience et ses progrès techniques à l’entraînement pour jouer sa carte à Barcelone, lors des Championnats d’Europe. 
Ce jeudi matin, il était présent à la conférence de presse de lancement de l’Alma Athlé Tour, le circuit de la Ligue Professionnelle. Autre actualité à son programme : la sortie début juin de son autobiographie « Ma vérité toute nue »* écrite avec le journaliste Jean-Pierre Alaux. Un livre dans lequel il raconte sa vie d’athlète de haut niveau avec distance et humour, tout en n’éludant pas des sujets comme le dopage et l’argent dans le milieu du sport. Mais pour l’heure, place à la piste.

Athle.com : Romain, comment allez-vous depuis votre petit décollement de l’aponévrose du mollet gauche fin avril ?
Romain Mesnil : J’ai repris un peu trop tôt, ce qui m’a contraint à dix jours d’arrêt supplémentaires. Mais ça ne devrait pas trop jouer sur ma saison car j’avais prévu de débuter à Forbach (le 30 mai) et j’ai quand même pas mal d’expérience. J’ai un peu allégé mon nombre de compétitions cet été afin de me ménager des plages de quinze jours pour bien m’entraîner. En fait, je veux faire le contraire de cet hiver, au cours duquel j’ai a priori enchaîné trop de meetings.

Avez-vous déjà votre programme en tête ?
Ce qui est sûr, c’est que je ne serai pas beaucoup présent sur les meetings Diamond League. Je préfère rester en France avec notamment les réunions de l’Alma Athlé Tour. Je devrais également prendre part aux meetings de Lausanne et Areva avant les Championnats de France Elite.

Il y a un coup à jouer cette année lors des Championnats d’Europe…
Oui, c’est vrai. Mais depuis que je me suis blessé, j’y crois forcément un peu moins. Même si j’ai fait du vélo d’appartement, ce qui m’a bien reboosté ! Il faudra voir comment se comportent cet été les autres Européens et Renaud (Lavillenie). Je garde confiance. J’ai réussi ces derniers temps à corriger à l’entraînement des erreurs techniques qui trainaient depuis deux ans. Je me cassais notamment la figure à la fin de ma course d’élan. Je suis moins serein que si je n’avais pas été blessé, sachant que des pépins physiques m’ont souvent handicapé au cours de ma carrière. C’est logique. Mais c’est le moment de casser des barrières psychologiques.

Vous avez poussé il y a quelques semaines un petit coup de gueule pour souligner que vous n’arriviez toujours pas à trouver un équipementier…
C’était plus une constatation qu’un coup de gueule. Le sponsor que j’ai trouvé, c’est grâce à ma course nue dans Paris, pas grâce à ma performance de Berlin. C’est curieux. Ne pas avoir d’équipementier, ça me donne l’impression d’être un peu à l’écart. A moi de faire abstraction de tout ça pour me concentrer sur ma saison.

Propos recueillis par Florian Gaudin-Winer pour athle.com

*Romain Mesnil, Ma vérité toute nue. Avec Jean-Pierre Alaux. Solar Editions. 300 pages. 18,90 euros.